lundi 27 août 2007

Iran, première partie.







Passage de la frontière au petit matin : un peu bordélique ! On passe devant deux postes vides, au troisième on fait demi tour car il fallait faire tamponner un papier au 2ème, on passe en Iran où on erre un peu dans les couloirs de bureau en bureau, on attend… finalement on passe l’examen final, examen de Gégé. Tout est OK… Il faut dire qu’on avait pris nos précautions !! Notre nain exhibitionniste avait sa tenue iranienne !!
En discutant avec des iraniens qui attendaient aussi, on nous confirme qu’il y a rationnement d’essence depuis 2 mois et ils nous expliquent grosso modo le principe : trouver une station officielle et demander comment avoir une carte de rationnement. (cf Iran pratique pour ceux qui veulent des détails…)

Manu réussit ,après moult discussions en Farsi d’un côté et anglo-french de l’autre, à avoir une carte de 100 l ; on peut avancer, mais c’est 6 fois plus cher qu’il y a 2 mois… pas de bol ! mais bon, ça reste raisonnable, 0,46€ le litre.

Ce qui est compliqué aussi, c’est manier la monnaie : on se retrouve avec 920 000 IR (Iranian Rials) en coupures de 5000. Et pour un repas par exemple, ils montrent sur la calculatrice 6000. Bon on sort 10000. et ben non, ils donnent en général les prix en dizaine ! c’est 6000 x 10 donc 60 000 le repas!! Il faut le savoir… Mais ça y est, au bout de trois jours, on s’en sort a peu près dans tous ces zéros…

La première journée, on n’arrive que jusqu’à Tabriz. Entre temps on a réfléchit : demain c’est Vendredi, grande prière, tout est fermé, samedi, il faut qu’on soit dans une capitale de province pour acheter une carte de carburant (on aurait dû prendre directement une carte de 300 l), on ne sait pas l’autonomie de Gégé avec un plein… bref, prise de tête…
Heureusement, à l’office du tourisme, on nous indique un coin où passer la nuit, c’est déjà ça de moins à chercher… Et effectivement, à l’entrée de chaque ville, il y a un grand parc où les iraniens en vacances, en voyages ou en WE viennent planter la tente, avec sanitaires, petits restaus, ambiance famille. Le soir, ça déambule dans les jardins éclairés de toutes les couleurs, avec plans d’eau, fontaines, coins boisés… Top sympa ! Bonnes grillades et pain frais pour le lendemain.
Au petit dej, des jeunes iraniens viennent nous parler, filmer Gégé, et toute la famille défile dans le fourgon : ils sont épatés par l’aménagement ! On se parle en Farsi-Français et on se comprend à peu près ! Après moult gestes, photos et embrassades, on décolle direction la grande ville la plus proche ateignable à coup sûr avec ce qu’il nous reste d’essence: Zanjan…

La route est plutot sympa tant qu’on est sur une route secondaire,



après, c’est nettement plus galère : Manu va vous expliquer :

« A croire qu’ils choisissent l’endroit le plus dangereux pour doubler : leur favori, c’est le virage en côte, voie de gauche, à fond ! des camions qui débaroulent super vite, qui klaxonnent pour dire : quoi qu’il arrive, je passe ! des gens qui s’arrètent n’importe où sans prévenir… en général juste après avoir doublé sans visibilité et à fond ; d’autres qui traversent la 2x2 voies avec ane ou brouette,
en montagne, en virage ; 2x2 voies qui en pratique est plus une 4x4 voies… Bref un comportement suicidaire général bien fatiguant… et en plus, une pollution de folie dans quasi toutes les villes, et même en montagne coincés derrière les camions, c’est irrespirable… et dire que je me plaignait en Turquie ! »



Zanjan, ce n’est pas dans les guides touristiques, et pour cause… Même un habitant du coin qui parlait anglais et nous a aider bien gentiment, le dit : c’est moche ! Il nous supplie presque d’aller à 40km dans un bel endroit : Soltanieh, qui on le verra plus tard, est la seule fierté de la région : il y a une mosquée avec un dôme assez grand et en réparation, et un parc éclairé… ça ne valait pas vraiment le détour, mais bon, on y passera une nuit calme. Pas de restau, car le seul ouvert (et désert) nous explique difficilement 20 minutes après avoir pris la commande qu’ils attendent une réservation et qu’il faut revenir dans une heure… Frugale grignotage, et au lit…

Le lendemain à l’aube, le ventre vide, retour à Zanjan pour acheter les carte de carburant. Manu doit se débrouiller encore une fois tout seul : les femmes, quand elles parlent, il n’y a pas grand monde qui le prend en compte ni même les regardent !!! L’officier du carburant qu’on emmène jusqu’à la banque faire le versement pour la carte dit même à Manu qu’il y a un problème parce que son passeport ne mentionne qu’une personne et qu’on est deux !!
Bref… 2 heures plus tard, Manu a la carte, et le ménage de Gégé est fait ! Ecore le temps de faire la queue à la pompe et c’est parti pour une longue route… Avec notre visa de transit de 7 jour, il ne faut pas trainer…

Les routes sont bonnes malgré les camions, atlternance de montagnes et d’immenses plaines, partout des hello, welcome, des coups de klaxon, des sourires et des yeux ronds : y’en a plus d’un qui se retourne sur notre passage !
Côté grignote, le menu est peu varié mais bon : brochettes de poulet et de kofté (viande hachée assaisonnée), galettes de pain, tomates, poivrons plus ou moins piments et riz super bon. On se fait des petits rouleaux avec tout ça, un peu de yahourt, de citron ou d’herbe (bizarre, entre le basilic et la menthe citronnée) en plus, et on essaye que ça ne déborde pas de partout quand on croque !! Le coca iranien n’est pas mal du tout, et il a le mérite de ne pas être américain !!

Etape du soir : Khorramabad. Petite remarque en passant : le boulot de copilote est de plus en plus ardu… les distances sur la carte et sur les panneaux ne sont pas les mêmes, les villages pas tout a fait au même endroit, et les orthographes des villes fluctuantes !! J’ai vu au moins 8 écritures différentes de Khorramabad : Karam Abad, Keramabhad, Koramhabad…
On est crevés, mal à la tête, pas bien : pollution, chaud, long, tendu sur la route, pas assez mangé ni assez bu aussi je pense… On galère un peu dans la ville qui est glauque, bruyante et polluée selon Manu, fouillie, bruyante et pas assez d’air selon moi… Il y a de grandes avenues bordées d’immenses arbres serrés les uns contre les autres, plein de monde sur les trottoirs et dans les rues… Sans doute agréable en journée, mais un peu trop étouffant pour nous ce soir là. On commande un milk shake, on en a 4… On trouve le parc en sortie de ville, un peu trop près de l’avenue, pas d’air.. On se couche sans manger, demain sera un autre jour !!!

Direction Esfahan : le paysage ne varie pas beaucoup. Mais moins de bornes à faire, et moins de monde sur la route. On arrive en début d’après midi, on rechange quelques dollars, un tour à deux pas sur la sublime place Imam Khomeni et ses mosquées bleues… et direction le petit luxe qu’on avait décidé de s’accorder : hôtel et douche! Mmmmm… la dernière vraie douche remonte à quelques jours ! Cheveux et corps propres, on part se balader dans la ville : su-perbe ! Ambiance détendue, aérée, il fait frais, c’est grandiose et vraiment beau. On mange au dessus du bazar assis en tailleur sur des banquettes, dans un restau traditionnel qui est sur tous les guides, mais vaut vraiment le coup, surtout qu’il y a plein d’Iraniens en famille qui font la fête. Très gentils, ils viennent parler, on se prend mutuellement en photos, et ils nous invitent à continuer la fête chez eux ! On accepte puis on refuse quand on comprend qu’il faut y aller en voiture… trop galère de retourner chercher Gégé et ils ont l’air de ne pas avoir beaucoup de place dans les leurs… Et puis pas trop envie de se retrouver loin de tout au milieu de gens qui ne parlent qu’iranien. Dommage.
On rentre tranquillement dans notre chambre avec clim et matelas ultra ferme (euh, dur !) en se promettant de passer encore quelques heures dans cette belle ville le lendemain main.

Mais au réveil, Manu se rappelle qu’on a oublié de passer le frigo de la batterie au gaz… Je le rejoins au petit dej : non seulement la batterie est à plat, mais on s’est fait ouvrir la malle de toit, piqué tout ce qu’il y avait dedans (pièces de rechange, caisse à outils, huile…) et les deux roues de secours qui étaient sur la galerie… Première nuit hors de Gégé, on s’est fait avoir par l’atmosphère paisible de la ville… La police touristique nous dit qu’on est pas les premiers, appelle le resp de l’hôtel et lui passe un savon d’un quart d’heure pour ne pas nous avoir demander si on avait un véhicule pour le garer dans le parking de l’hôtel… et nous dit que l’hotelier va nous payer une batterie et des pneus ! Il nous paye effectivement la batterie, pas les pneus car c’est notre faute fifty fifty !

Bref, journée pas bien commencée… mais ça aurait pu être pire : imaginez-nous sans notre Gégé !!!!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon Dieu, que d'aventures ! Je crois que j'aurai déjà fait pipi dans ma culotte 10 fois avec le quart de tout ça ! Et de voir ma soeur en tchador, ça me fait des frissons dans le dos... Cela dit, nous on profite des très belles photos, un peu ambiance 1000 et une nuits mais la réalité de la vie là-bas ne fait pas vraiment conte de fée ! Va peut-être pas falloir trop trainer dans le coin...
Pleins de bisous et de courage à tous les 2.

Anonyme a dit…

Bonjour, c'est bon le matin de trouver des nouvelles et des superbes photos (les mosquees ,le pont et Caro voilee !!!en particulier....par contre c'est dommage pour les pieces et les outils,Gege fait des envieux !
c'est l'Aventure au quotidien , bravo pour votre moral !!!!!

Anonyme a dit…

salut Caro,
Merci pour ces nouvelles et ce dépaysement que tu nous offres...on est plusieurs "accro" à ton blog chez DIMO. On regarde s'il y a du nouveau, si tu vas bien, et on voyage, on voyage, on voyage avec toi...plein de courage pour la suite de la route à travers l'Iran. Bises, Aurélie

Anonyme a dit…

Votre blog est vraiment super et nous en profitons un maximum, moi je reviens même 2 fois dessus pour bien m'imprégner des photos et de votre aventure. pour vos pièces c'est quand même un sale coup, mais bon on vous sens bien débrouillards et tout ira bien quand même les photos sont superbes mais je pense que la réalité est un peu plus dure
continuez bien et bisous à vous 2
anne et jean paul

Bertrand AmSud a dit…

Quelle aventure ! Les photos sont vraiment superbes. L'Iran et son style perse me monter au plafond. La bise Manu si c'est à Caro qui écrit, ou la bise Caro si ...

Anonyme a dit…

merci pour toutes ces belles photos et cette aventure que je vis avec vous je ne manquerai pas de faire le voyage avec vous a travers votre blog aller courage et bon vent
bises a tous les deux

Anonyme a dit…

Ah ca se rapproche, ca se rapproche!
bon promis si vous venez jusqu'ici je vous paye un barbecue Khmer, avec foyer amélioré pour limiter la consommation de bois (merci le GERES). Et puis je vais vous trouvez un bon mécano pour le check-up complet avant retour!
bises et bon courage
BanBan

Anonyme a dit…

bisous vous deux d'après nos calculs vous devriez être sortis d'iran nous attendons avec impatience de vos nouvelles ainsi que les photos de votre périple en éspérant que le vol des pièces détachées n'est qu'un mauvais souvenir,l'essentiel est que gégé tienne la forme!!!et tout ça pour une nuit d'hotel très "mille et une nuit"!!!enfin merci de nous faire partager ces magnifiques paysages qui nous font oublier la grisaille normande à plus et encore gros bisous ^(°@°)^