On prend la route vers 10h, et après s’être trompés de direction, puis s’être perdus dans les minuscules routes à la sortie de la ville et avoir risqués de priver d’électricité de nombreux quartiers tellement les fils étaient bas, on est enfin sur le bon chemin, vers midi ! ça commence bien…
La route est effectivement superbe, sillonnant la vallée de la Gilgit River, une eau turquoise un peu laiteuse, et les roches ont des couleurs magnifiques malgré les nuages. Petite crainte quand vient la pluie, mais les couleurs prennent un éclat encore plus frappant, et on se retrouve vite au sec… La rivière s’étale en lacs par endroit, à d’autre c’est un cours d’eau à truites où même la police s’arrête pour pêcher !
Vers 17h, on décide de s’arrêter et de passer la nuit dans le seul village avec un restaurant à quelques dizaines de km à la ronde, Phendar. On se trouve un chouette petit terre-plein vers la rivière (et c’est rare sur ces routes en virage…) et on se fait une partie de barricade (c’est Manu qui a gagné, pour une fois… !) en attendant l’heure du repas car c’est toujours le ramadan…
A 20h tapantes, on se retouve dans un tout petit restau, une de seules maisons éclairées, et on s’offre le seul et unique « plat du jour » : un ragoût de viande et pommes de terre délicieux et ses galettes « chapatis » fraîchement cuites qui tiennent lieu de fourchette bien sûr… Mais on a de l’entraînement maintenant ! Dire que tout le nord du Pakistan est producteur de pommes de terre, jusque dans les plus petits villages, et que c’est quasi la première fois qu’on en mange…
Nuit frisquette… et pendant le petit dej (chapatis de la veille et abricots secs…), toute une famille arrive au compte goutte pour ramasser les pommes de terre justement dans le champs à côté ! Bon, on sort faire connaissance en Franco-Urdu, accueillis avec des sourires du fond du cœur comme d’habitude, et la séance photo fera plaisir à tout le monde ! Celles-là, on leur enverra…
Et c’est à nouveau le départ… Toute la soirée, Manu a fait ses prévisions et calculs de durées, km, budget, lendemain, étape… tournicoté tout dans la tête avant de s’endormir et même en dormant… comme d’hab quoi ! Mais mais mais… quelques km plus loin, on se trouve devant la route refaite il y a 2 ans : c’est… comment dire… une piste. Des cailloux, de la terre… une piste de chez piste, qui grimpe à flanc de falaise le long de la rivière, large comme un véhicule, parfois même un peu moins ! Bon… On passe Gégé en 4x4 pour éviter les glissades, sur quelques km, pense-t-on… et il restera en 4x4 pendant 2 jours ! On fait du 15km de moyenne environ…
Heureusement, vu la route, on ne croise personne, à part des villages perdus et quelques piétons venant d’on ne sait où et allant des km plus loin, qui passent un peu de temps dans le confort de Gégé ! Enfin confort tout relatif, car s’il y a un canapé, ça secoue quand même sévère malgré la vitesse de tortue !
Mais c’est sublime… On se croirait en Mongolie par endroits, à d’autres en Afghanistan…
Mais c’est sublime… On se croirait en Mongolie par endroits, à d’autres en Afghanistan…
Les chèvres ont des poils longs sur les pattes, les moutons bien laineux ont rétrécis, les vaches se sont transformées en Yacks et nous on met le chauffage (n’avais froid aux petons !)
Gégé tient le coup et passe dans des endroits impossibles, Manu est un champion pour le choix des maigres options : le trou, la bosse ou le caillou, pas le ravin… et moi, je mitraille ! Et il est soucieux, le Manaï… because les pneus… et le passage à 3500m qui nous attend loin devant…La piste s’étale doucement dans la vallée, montant paresseusement dans une vaste plaine parsemée de yacks, de ruisseaux, entourée de montagnes…
On s’arrête pour laisser nos derniers passagers, au milieu de nulle part… et quand je descend pour leur ouvrir la porte latérale, j’entends un pchhhhutchhhh de mauvaise augure… et voui, pneu arrière gauche crevé, enfoncé par un caillou pointu de 4 cm de long… Bon, on est à plat, mais sur terrain plat, la piste est large, on a une roue de secours qui nous reste après la mésaventure en Iran… Il n’empêche, ça fout un coup au moral !
Et de 15 km/h, on passe à 10, surveillant les pneus comme le lait sur le feu… Car si on crève à nouveau, là… Et on ne peut pas dire que l’état de la piste s’améliore, loin de là !Mais comme d’habitude, le paysage prend le dessus…
On arrive à la Shandur Pass… Un endroit magique… La tentation de rester là à regarder pendant des heures nous traverse… C’est à 3734m, et il y a un lac turquoise, des montagnes superbes, une douceur dans l’air…
Gégé tient le coup et passe dans des endroits impossibles, Manu est un champion pour le choix des maigres options : le trou, la bosse ou le caillou, pas le ravin… et moi, je mitraille ! Et il est soucieux, le Manaï… because les pneus… et le passage à 3500m qui nous attend loin devant…La piste s’étale doucement dans la vallée, montant paresseusement dans une vaste plaine parsemée de yacks, de ruisseaux, entourée de montagnes…
On s’arrête pour laisser nos derniers passagers, au milieu de nulle part… et quand je descend pour leur ouvrir la porte latérale, j’entends un pchhhhutchhhh de mauvaise augure… et voui, pneu arrière gauche crevé, enfoncé par un caillou pointu de 4 cm de long… Bon, on est à plat, mais sur terrain plat, la piste est large, on a une roue de secours qui nous reste après la mésaventure en Iran… Il n’empêche, ça fout un coup au moral !
Et de 15 km/h, on passe à 10, surveillant les pneus comme le lait sur le feu… Car si on crève à nouveau, là… Et on ne peut pas dire que l’état de la piste s’améliore, loin de là !Mais comme d’habitude, le paysage prend le dessus…
On arrive à la Shandur Pass… Un endroit magique… La tentation de rester là à regarder pendant des heures nous traverse… C’est à 3734m, et il y a un lac turquoise, des montagnes superbes, une douceur dans l’air…
Check point - Hotel - restaurant !
Mais bon, il est midi, on peut avancer encore une bonne partie de la route, surtout qu’on ne sait pas trop ce qui nous attend encore…On quitte à regret la plaine du sommet, mais ce paysage continue pendant des km, en pente douce… puis moins douce !
A chaque microvillage, Manu demande s’il y a un réparateur, mais non… Jusqu’à ce qu’on arrive au niveau du village prévu pour la nuit, Mastuj, où il y a un hôtel du PTDC, l’office du tourisme Pakistanais. On refait un petit plein d’essence a la station et on prend la route qui mène au village. Ben là, pour le coup, c’est une jeep road !!! On aurait vu avant l’état de la piste, on ne s’y serait pas risqués… C’est un peu comme si on roulait sur une plage normande pleine de galets et de cours d’eau, mais en grimpette !!! Et pourtant, les bus y passent !!!! Et on se retrouve en haut d’une pente raide et caillouteuse qui va en se rétrécissant : la rue principale du village ! Après avoir tenté de rentrer par le portail du camping site local (4 murs et 3 brins d’herbe…), éraflé la portière et réussis à refaire marche arrière, on laisse Gégé en plan, et on part en éclaireurs à pied. Bon, ça passera, et l’hôtel est en bas… Au passage, Manu réussit a dégoter un réparateur in extremis avant la fermeture journalière de fin du ramadan : le tubeless est transformé en pneu à chambre à air… et le trou bouché par une rustine… mouais, ça servira de roue de secours en cas d’extrême urgence, pas plus !
Mais bon, il est midi, on peut avancer encore une bonne partie de la route, surtout qu’on ne sait pas trop ce qui nous attend encore…On quitte à regret la plaine du sommet, mais ce paysage continue pendant des km, en pente douce… puis moins douce !
A chaque microvillage, Manu demande s’il y a un réparateur, mais non… Jusqu’à ce qu’on arrive au niveau du village prévu pour la nuit, Mastuj, où il y a un hôtel du PTDC, l’office du tourisme Pakistanais. On refait un petit plein d’essence a la station et on prend la route qui mène au village. Ben là, pour le coup, c’est une jeep road !!! On aurait vu avant l’état de la piste, on ne s’y serait pas risqués… C’est un peu comme si on roulait sur une plage normande pleine de galets et de cours d’eau, mais en grimpette !!! Et pourtant, les bus y passent !!!! Et on se retrouve en haut d’une pente raide et caillouteuse qui va en se rétrécissant : la rue principale du village ! Après avoir tenté de rentrer par le portail du camping site local (4 murs et 3 brins d’herbe…), éraflé la portière et réussis à refaire marche arrière, on laisse Gégé en plan, et on part en éclaireurs à pied. Bon, ça passera, et l’hôtel est en bas… Au passage, Manu réussit a dégoter un réparateur in extremis avant la fermeture journalière de fin du ramadan : le tubeless est transformé en pneu à chambre à air… et le trou bouché par une rustine… mouais, ça servira de roue de secours en cas d’extrême urgence, pas plus !
On descend donc, on fait encore 1/2km de chemins et on se retrouve devant un pont en bois vraiment pas engageant… demi-tour (ou plutôt à reculons) ! En désespoir de cause on demande à des fermiers si on peut se poser le long de la piste vers leur maison… Pas de problème ! Et on fera la joie de tous les gamins du coin qui défileront jusqu’à la nuit, grimpant dans Gégé avec un ravissement indicible et l’explorant sous toutes ses coutures. On nous offre des pêches, des pommes, des noix… Et on discute un moment avec un petit bonhomme d’une dizaine d’année, futé comme tout, qui en voyant les photos de cet été en France, dira d’un air à la fois étonné, dépité et envieux : « but it’s so free… so free »… c’est vrai que des filles en débardeurs et des mecs torse nu, tranquilles au coin d’une table devant un BBQ, ici, c’est inconcevable…
On se régale de beignets d’oignons, de patate et de viande-patate ainsi que plein de fruits, donc, et on passe une super bonne nuit, sous la couette cette fois ! Du moins moi, parce que Manaï est tout soucieux à cause du dernier rebondissement de l’histoire… Il paraît qu’il y a un pont à passer pour continuer la route vers Chitral, et que a priori, Gégé est trop large pour passer, ce qui veut dire demi-tour sur Gilgit… et puis il y a la pluie qui menace, le pneu pas réparé vraiment, le visa qui expire le 30, et puis et puis… bref, je dors comme un bébé en disant « on verra bien demain », et Manu fait la crêpe dans le lit !
On se régale de beignets d’oignons, de patate et de viande-patate ainsi que plein de fruits, donc, et on passe une super bonne nuit, sous la couette cette fois ! Du moins moi, parce que Manaï est tout soucieux à cause du dernier rebondissement de l’histoire… Il paraît qu’il y a un pont à passer pour continuer la route vers Chitral, et que a priori, Gégé est trop large pour passer, ce qui veut dire demi-tour sur Gilgit… et puis il y a la pluie qui menace, le pneu pas réparé vraiment, le visa qui expire le 30, et puis et puis… bref, je dors comme un bébé en disant « on verra bien demain », et Manu fait la crêpe dans le lit !
Un militaire en vacances, Choukal, nous rejoint à 8h du matin pour nous accompagner jusqu’au pont… ou jusqu’à Chitral, selon si on passe ou non ! On se tape le chemin retour jusqu’à la route principale sans embrouille, Gégé et Manu, la winning team, toujours en forme, et on arrive devant le fameux pont, en bois, sur le ravin… C’est pas large en effet… mais on passe !!!
Ouf. La winning team est toute ragaillardie et prête à faire les 100km qui restent en quelques heures ! Mais la piste déjà pas fastoche se dégrade encore… Et au bout de 2h et demi, on a fait 26km… C’est beau, mais fatiguant, et Manu est toujours anxieux pour les pneus car les cailloux sont bien pointus par endroits… et moi je vois plusieurs fois le ravin en dessous de nous à travers la route !!!
Après un village où les freins commencent, histoire de pimenter un peu le tout, à donner des signes de faiblesse… on retrouve la route, la vraie ! Du goudron impeccable qui fait tout drôle sous les roues de Gégé, comme si tout devenait plus doux… et ce silence…
Ouf. La winning team est toute ragaillardie et prête à faire les 100km qui restent en quelques heures ! Mais la piste déjà pas fastoche se dégrade encore… Et au bout de 2h et demi, on a fait 26km… C’est beau, mais fatiguant, et Manu est toujours anxieux pour les pneus car les cailloux sont bien pointus par endroits… et moi je vois plusieurs fois le ravin en dessous de nous à travers la route !!!
Après un village où les freins commencent, histoire de pimenter un peu le tout, à donner des signes de faiblesse… on retrouve la route, la vraie ! Du goudron impeccable qui fait tout drôle sous les roues de Gégé, comme si tout devenait plus doux… et ce silence…
1 commentaire:
et trop fier du chauffeur et de sa co pilote !!!
comme vous êtes fooooooooort ... comme vous êtes boooooooooooooooo ... bref bref bref : il est où le bouton "téléportation" pour se retrouver avec vous au milieu de tout ça , hein ? ... j'savais bien que vous aviez oublié un truc avant de partir ... pffffffff ...
bon, allez, ça ira pour cette fois que vous nous en envoyez plein les yeux avec les photos ... mais bon ...
n'empêche que la version 4x4 de GG, la version crêpe du Manaï, la version mitraille de la copilote ... plus tout le reste ... zaurè bien voulu y être ...
allez courage, l'Inde se rapproche ! donc bon courage à vous 3 (vi vi vous 3 ... à ce stade, GG il compte, non ? !) et à tout bientôt !!!
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