premiere escorte, donc!
Sinon, route sans histoire, croisement de vehicules les plus varies... parfois de pres!
des nomades qui demenagent
la securite routiere et les sieges bebe... on oublie!
changement d'escorte!puis enfin à l’Asie telles qu’on l’imagine : rizières, vaches, turbans, vélos… et moiteur ! Une pure folie cette chaleur humide qui vous trempe en quelques minutes… On se régale de voir le bain des vaches dans les rizières et canaux, frottées par leurs propriétaires ; les petits ânes décorés comme les camions, pleins de pompons et teints en orange (comme les cheveux et barbes de leurs propriétaires d’ailleurs) ; on aperçoit dans les champs les vêtements colorés des femmes ; les gamins portent sur la tête ou dans leur charrette des brassées de pousses de riz ou de canne à sucre ; et oui, c'est de la canne a sucre...et les odeurs… eucalyptus, riz (exactement l’odeur et la moiteur de la vapeur de l’eau de cuisson du riz !) pour les plus agréables ; ordures, eau croupie, cadavres de bêtes en putréfaction pour les moins sympas !
Les gamines ramassent les bouses des vaches à la main pour les faire sécher sur les murs des maisons. Les gamins gardent les chèvres, les vaches, conduisent les charrettes et quelquefois vont à l’école…
La tele du village rassemble du monde jour et nuit, mais quand Gege passe...
Un camion transportant de la paille broyee qui sert de combustible... et notre escorte du moment
ça fait un mois environ que la mousson est finie ; il en reste des routes dévastées par endroit, des champs inondés et des étangs partout, et des grandes mares d’eau qui croupissent au pied des maisons, et qui servent de décharge ménagère…
On se fait driver par la police jusqu’à un hôtel à Larkana, pas bien beau, trop cher et bruyant, mais bon, on rêve d’une bonne douche et d’une longue nuit, donc… Là aussi, on ne peut pas faire un pas sans quelqu’un derrière… Les hôteliers qui nous reçoivent ont la lourde responsabilité de s’assurer de notre protection, et ils prennent leur tâche à cœur, c’est le moins qu’on puisse dire ! Manu revêt enfin sa tenue paki, plus adaptée a priori que le jean à la moiteur… et il fera la joie, l’admiration et la fierté de tous ceux que nous croiserons !!!
Le lendemain matin, la police est au rendez-vous au pied de l’hôtel, et c’est parti pour Moenjodaro, une des plus ancienne ville du monde… Nous passons par des petites routes entre les rizières
bain du matin for every body !
et traversons les villages toutes sirènes hurlante sous le regard stupéfait des passants… et nous visiterons le site avec un policier dûment armé, qui ne doit pas en être à sa première escorte car il nous sert aussi de guide touristique !Pause thé dans la brigade du site, et préparation de la suite du programme : on souhaite dormir dans le parc national de Kirshtar, situé a priori sur la route vers Karachi que nous souhaitions atteindre le jour suivant. Cela s’avère un peu compliqué, car ni nos cartes ni eux ne savons trop bien où se situe exactement la route qui y mène. Mais ils vont faire les choses bien via téléphones portables et radio : les passations de relais seront réglées presque comme une horloge !!
On repart vers midi et le trajet est magnifique… Toujours des vaches partout en train de se baigner voluptueusement tandis qu’on sue à grosses et petites gouttes !! A chaque relais d’escorte, on réexplique le programme… mais il semble au fil de la journée et du soleil qui décline, que la police sait mieux que nous où nous allons dormir… du moins on l’espère ! D’escorte en escorte, on arrive vers 18h, la tombée de la nuit, vers Hyderabad, la deuxième ville du pays… ce qui n’était pas du tout le trajet prévu… Il s’avère que l’entrée du parc est à 100km de Karachi, et non sur la route qui y mène: or, du coup, nous avons une autre préoccupation : pas moyens de changer travellers ou dollars dans les villes qui nous avons traversées, et jerricans, réservoir et portefeuille sont bientôt à secs… on insiste pour entrer en ville retirer de l’argent (tout en espérant qu’ils ne nous obligerons pas à y dormir…) mais pas moyens : ils ne veulent pas entrer dans la ville de nuit… problème de juridiction ou conduite trop difficile ? Après moult pourparlers et un thé, la décision est prise : on les suit on ne sait pas où pour passer la nuit… en espérant avoir assez d’essence pour le trajet, et en ne sachant pas du tout comment on va faire pour en revenir !! Et vers 20h, nuit noire, on quitte la grande route pour un espèce de chemin en cailloux, mi travaux mi piste, réservoir en fin de réserve… et ça dure, et ça grimpe, et ça tourne, et ne voit rien… jusqu’à une petite ville au milieu de rien, Thano Bula Khan, et au poste de police ! Le chef de brigade, très grand prince, va régler le problème : il nous donne un billet de 1000 Rs pour l’essence, afin qu’on puisse aller jusqu’à Karachi le lendemain. Argent issu de la corruption, nous apprendra-t-il avec un grand sourire au cours d’une conversation sympathique autour des différences France-Pakistan : non, en France la police n’a pas de cellule de torture, non, pas de corruption ( ?!!), de passe droit (essence, clope, voiture, whisky…), et toujours une seule femme !!!
Exténués, on passe une bonne et courte nuit dans la cour, bien gardés…
Et au matin, direction Karachi, donc, toujours sous escorte. On se retrouve livrés à nous-même au moment où on aurait bien aimé un guide : à l’entrée de la monstrueuse ville !!! On se rend vite compte qu’il n’y a qu’une banque qui change les travellers… notre but : la trouver !!! et on y arrive pas trop mal ! Le plus dur s’avèrera en fait de sortir de la ville pour la plage des tortues… Une fois passés les embouteillages, toujours sans panneaux de directions, les chameaux aux ronds-points, les odeurs de poissons du port industriel où on tourne un moment, on arrive enfin en vue de la mer ! et c’est assez décevant… La plage est inaccessible car construite de dizaines de maisons alignées tout le long, accès fermés et gardés… Impossible de trouver un endroit où poser Gégé pour la nuit afin d’aller voir les tortues à minuit… et l’endroit n’étant pas réputé sûr, pas question de le poser dans une zone déserte non plus… Au bout de plusieurs heures, on trouve enfin un village, à French beach ( !), qui nous autorise sans enthousiasme, à nous poser devant la plage, au pied de la mosquée. Et encore, on n’est pas complètement sereins, car un homme qui se dit chrétien vient nous dire que c’est un village extrémiste (« des Talibans » !) et qu’ils ont projetés entre eux de nous « trahir » et de nous créer des ennuis pendant la nuit… Bon, le village est indiqué sur les guides de l’office du tourisme et tout le monde nous l’a recommandé comme le seul endroit sûr du coin, donc on décide de rester et que le gars devait être un peu fondu de la cervelle !
Bon repas dans Gégé, on se fait discrets, et on passe sous la moustiquaire la nuit la plus bourdonnante et moite du séjour : des milliers de moustiques et tout habillés car l’objectif, c’est toujours les tortues à minuit… Tortues qu’on n’ira finalement pas voir, car il fallait reprendre Gégé, et l’abandonner quelques heures au bord de la route… pas safe !
Au petit matin, en sueur et pas reposés, on reçoit enfin un accueil sympa : thé et chapatis fraîchement préparés par la femme du chef du village, ambiance détendue, sourires et discussions : il fallait juste que la glace fonde et qu’ils voient qu’on n’étaient pas des hooligans !
Et on repart au petit matin, un peu déçus quand même de ne pas avoir assisté à la ponte des tortues…
Après avoir galéré pour retrouver l’entrée du parc où on voulait passer la journée et la nuit, et avoir perdu 1 heure dans la pampa pakistanaise sur un mauvais chemin, on abandonne ! Direction : come back to Moenjodaro où il y a un petit motel pas cher…
Après des heures sur la nationale, il nous faut retrouver le petit chemin qui mène au site… On trouvera un chemin, effectivement, mais sans nos escortes policières, il y aura une légère déviation de l’itinéraire ! On se retrouve embarqués sur des routes de plus en plus petites, de plus en plus terreuses, dans des villages, entre des rizières… et on n’en voit pas la fin !!! C’est la direction, mais les heures passent et on n’avance pas vite : troupeaux, arbre, trous sur la route… Manu commence à se crisper un peu… on demande notre route à chaque croisement, et tout le monde nous dit « sita, sita » en faisant signe qu’on n’est pas arrivés (sita, c’est « tout droit » ! et des croisements, on en aura pas mal !!!). Et enfin, on retrouve la route ! Et on arrive à destination pile à la nuit ! On est des pros !!!!!!
Le motel s’avèrera complètement désert et la chambre bien chère, mais le plaisir infini de se laver de toute cette transpiration collée de poussière et de dormir à la fraîcheur de la clim, même le ventre vide, vaut tout l’argent du monde !!!
C’est les batteries bien rechargée qu’on repart vers 7 heures, objectif : Multan. Objectif qu’on révisera à la baisse bien vite : on n’a pas fait 2 heures de route que la route, justement, est fermée : pneus qui brûlent, militaires, attroupement… Il y a eu un meurtre a priori, et il faut attendre une demi heure. Bon, ben petit dej dans une station voisine… et deux heures après, toujours bloqués… Un gars avec qui on a sympathisé nous fait signe de le suivre par une route dérivée ; cool ! mais tout le monde ayant eu la même idée en même temps, on se retrouve dans un de ces micmac au milieu des rizières !!! Bien poussiéreux, on retrouve la nationale, là, on se prend une de ces saucées !!! digne de la mousson, on ne voit rien, essuie-glace débordée, trombes d’eau… on est obligés de s’arrêter encore pour laisser passer le grain, et par la même occasion, on change les plans : plus le temps pour Multan, on va tenter d’arriver pour la nuit dans le parc national vers Bahawalpur. Pour ce faire, il faut passer de la nationale à l’autoroute, qui sont parallèles mais chacune d’un côté de l’Indus… et on se retape 100 bornes de routes pas bien larges, bien défoncées et quelques fois inondées pour y arriver : 30km/h max de moyenne !! Et l’autoroute, ben y’a qu’à voir la photo : ça reste très pakistanais quand même !!! Résultat, on se retrouve à Bahawalpur vers la nuit, et les 30 derniers km se feront de nuit, en plein phare pour tenter d’éviter ânes en vadrouille, charrettes, piétons, vélos, le tout sans feux de route bien sûr… et tracteurs gigantesques, et camions, et bus… dans la nuit noire et sur petite route… A ne pas refaire !!! Mais on arrive finalement à destination, négociations, bonne douche, dodo dans Gégé, et c’est bien sympa au petit matin : un hôtel aux milieu des jardins, plein d’oiseaux, petit dej sympa dehors… Après une nuit sans un souffle d’air, ça requinque !!
On se pose la matinée… et on bouge jusqu’à Multan l'après midi, poster les news, trouver du gaz, se balader…
6 commentaires:
Heuh, vous vouliez de l'aventure, non ?? J'en ai encore le coeur qui palpite tellement on s'y croirait ! On a l'impression de ressentir la moiteur, la poussière, le bruit et les secousses ! En même temps, vous imaginer là-bas, c'est juste... hallucinant ! Le dépaysement est vraiment total : en même temps beau et... un peu crade à la fois !
Vous m'épatez, vous m'épatez !!
Je ne peux m'empêcher un petit commentaire sur vos tenues : elles sont... comment dire ?... hyper fashion !!
Je vous embrasse tous les 2 et vous envoie un peu de la fraicheur que nous avons ici.
et bien comment dirais-je ? ... tout pareil ? Vous manquez déjà, c'est sûr, mais quand on vous voit, tout là bas loin loin loin, ça fait plaisir et c'est une petite parcelle de bonheur et d'aventure qui nous parvient !
Enormes bizous à vous deux ...
Bonjour les Taïlandais
Quelle Aventure!!!!
Les costumes vous vont très bien et surtout la barbe d'Emmanuel (bien dans le paysage).
Malgré tous les tracas, vous allez bien en rire à votre retour
Grosses bises
Brigitte
Hé ben mes amis, on s'embête pas par chez vous ! ;o)
Que d'aventures !
Et un p'tit conseil aux autres lecteurs : suivez l'itinéraire de Caro, Manu et Gégé sur Google Earth, c'est bien sympa !
La bise
Stef
Super les costumes
Grosse bise a vous 2
Bonjour!
C'est nous le couple que vous avez connu à Anamur en Turquie et qui vous a entrainé dans une soirée mémorable au Raki !!
Nous sommes bien content pour vous! Que vous soyez arrivé aux frontières de l'Inde est une sacrée performance, encore bravo!! Tous çà nous laisse rêveur et nous aide pour notre prochain voyage qui devrait être similaire. Nous attendons vos conseils afin d'éviter certains pièges dans lesquels nous ne devrions pas tomber
Ah oui, j'oubliais nos prénoms sont: Gilles et Anne Marie...
D'autre part je vous fait parvenir par mail nos adresses afin de communiquer
A bientôt pour d'autres commentaires.
Anne Marie et Gilles
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