vendredi 21 décembre 2007

On est en Europe !


On a quitté notre petit hôtel troglodyte de Cappadoce avec un gros pot de confiture de raisin, une spécialité du village, qui fait les délices de Manu au petit dej.

Arrivés à Konya, on s’est trouvé une petite place au calme en plein centre et on est parti déambuler dans les rues de cette cité connue comme le berceau des derviches tourneurs, une branche du soufisme, lui-même courant de l’Islam… Le guide recommandait le port du foulard dans cette ville conservatrice… et on a été agréablement surpris du dynamisme et de la tenue des turques : on a même vu des mini-jupes, et on est allé boire (un thé, quand même, faut pas exagérer !) dans un petit bar avec de la musique live et une atmosphère de fête, hommes et femmes agissant comme en France : enlacés, fumant, riant et frappant des mains en rythme ! Après une froide nuit réchauffée au Raki,

Je sais, c'est pas joli joli de se vauter comme ca dans les peaux de betes!

on s’est fait une journée très culturelle : visite du musée du Mevlana, le fondateur des derviches, qui est plutôt un sanctuaire d’ailleurs, avec des gens priant dans tous les coins, visiblement inspirés… Il faut dire que cette année, classée année du Mevlana par l’Unesco, c’est l’anniversaire de sa mort, il y a 800 ans.

On est ensuite allé assister à la performance des derviches. Entre spectacle et cérémonie religieuse, c’est très beau et impressionnant… Pas de photos, désolée ! J’ai trouvé ces images sur internet, pour vous mettre dans l’ambiance. La musique est belle, assez lancinante mais rythmée, chacun des danseurs-officiants tourne à son rythme, les yeux fermes, avec son mouvement propre mais d’une régularité et d’un coulé incroyable. Et ils tournent, ils tournent, célébrant les mouvements de la terre, des atomes, de l’univers, faisant le lien entre ciel et terre… puis s’arrêtent d’un seul coup, sans vaciller, marquent une pause, puis tournent à nouveau, pendant longtemps, encore et encore, comme en transe douce… On en est sortis plein de questions sur cette étrange religion, toute en beauté et douceur, qui ne parle que d’amour de Dieu et de joie.


O jour, lève-toi,
Les atomes dansent,
Les âmes éperdues d'extase dansent,
La voûte céleste, à cause de cet Être, danse;
A l'oreille je te dirai où l'entraîne sa danse;
Tous les atomes qui se trouvent dans l'air et le désert,
Sache bien qu'ils sont épris comme nous,
Et que chaque atome heureux ou malheureux
Est étourdi par le soleil de l'âme inconditionnée.



Pour se calmer après tant d’élévation spirituelle, on a fini dans une pâtisserie, à boire du thé et se régaler de gâteaux au miel !
Le lendemain, direction Istanbul, qu’on a atteint finalement que le jour suivant. On a trouvé une place les pieds dans le Bosphore pour Gégé, au milieu des bateaux de pêche, et on est allés à l’assaut des bazars, loupés à l’aller pour cause de dimanche, dans un froid et un vent glacials…




Après une froide nuit réchauffée au Raki, Marché aux poissons, bazar aux épices, et… Grand Bazar !Ou lala que c’est grand ! Un vrai labyrinthe, avec les cafés, les boutiques de contrefaçon, les coins des tapis, des épices, des lanternes, des loukoums, des antiquités, des babouches… et j’en passe ! Et joli en plus, avec ses arcades et ses faïences bleues…





Retour dans le vent pour passer côté moderne, de l’autre côté du pont, avec des boutiques de fringues hypes, des bars super branchés et là encore des turques en jupettes malgré le froid ! On est retourné vers le port se faire un poisson grillé : les cuisines sont sur les bateaux, et ça tangue, incroyable ! Et nous, dehors sur des petits tabourets, on s’est régalés mais on n’a pas traînés !
Un bon narguille avec du the... nuit au rythme des ferrys et au cris des mouettes…
puis départ pour la Grèce !
A la frontière turque, double énervement : on a crevé, un des pneus arrière tout neuf… et ils ont décidés de passer Gégé aux rayons X ! « Sortez vos bagages et toute la nourriture »… On a parlementé sec, j’étais bien énervée, pour expliquer, que on ne pouvait pas TOUT sortir de Gégé ! Déjà on n’a qu’un sac, et puis sortir les fringues, les cadeaux, les achats de partout, vider le coffre de toit, les placards, les coffres sous le lit, vous imaginez ! Ils ont transigés pour « seulement la nourriture et l’eau » qui peuvent devenir cancérigènes… Bon, je déniche dans tous les placards la moindre trace de nourriture (les fruits secs, les apéros indiens, le Raki…) et le frigo, pendant que Manu change la roue… Une heure après, de pas bien bonne humeur, on quitte la Trukie.

C'est quand meme le pays qui nous a le plus agreablement surpris: melange de tradition et de modernite, a fond vers l'europe (il y a des drapeaux partout, tout est pret, meme le niveau de vie... et un site internet sur la turquie europeene!), super accueillant et vraiment beau.


En Grèce, le douanier nous demande si on a quelque chose à déclarer, en français s’il vous plait !, et on passe sans plus de formalité ! C’est bien, la communauté européenne !
Et en plus, on arrive sous le soleil ! On s’arrête boire un Ouzo et grignoter une friture à Alexandropouli, la première ville grecque au bord de la mer. D’ailleurs, on l’apprendra par la suite, l’Ouzo, c’est toujours avec un truc à manger ! Pas d’Ouzo dans les bars… On a continué le long de la mer, puis le soir venu, on s’est baladé dans Kavala, bien joli aussi, avec un bon dîner, de poissons frais grillés ! On va se refaire une santé après des mois de viande ! On a tenté un camping, mais pas de douches chaudes (no comment !) et on s’est finalement déniché un petit coin tranquille en hauteur avec vue sur la mer (pour le lendemain matin du moins !).

Et oui, il y avait la mer !

Et même le soleil un peu plus tard… Pause à Thessaloniki, et balade sous le soleil donc, dans cette ville bien dynamique. Il y a des orangers dans les rues et des palmiers au bord de mer…





On trouve un guide de la Grèce, mais toujours pas de douches…
Bon, on continue notre périple, dans les collines enneigées, sur les petites routes, au pied du mont Olympe, au bord des lacs, on se fait attaquer les pneus deux fois par les innombrables chiens qui traînent au milieu des montagnes, on passe plein de petits villages sous la neige … on se perd presque en fait, car les panneaux sont en grande majorité en grec ! et quand on roule, les souvenirs des cours de facs, ça sert, mais souvent après coup !

le mont Olympe, la demeure des dieux, quand meme...

Bref, on arrive quand même dans un village sympatoche, avec neige, église et crèche, où on se régale de nourriture « enfin normale ! » selon Manu : du poulpe chaud à la vinaigrette, du chou farci au riz et à la viande, et, suprême délice qui lui fait penser à sa maman… : du porc aux châtaignes !
On se pause ensuite pour la nuit au bord d’un joli lac : on prendra le petit dej au soleil (euh dedans, hein) en regardant les pélicans !




La balade continue jusqu’à Kastoria, la capitale grecque de la fourrure, qui s’avance sur un lac… Bon, brouillard… C’est joli quand même, remarquez, et d’un romantique…

On se perd à nouveau dans les montagnes pleines de neige…

et on trouve enfin un camping ouvert, avec douche chaude ! C’est au pied des fameux monastères perchés sur les pics de Meteora.

Ça, se sera pour demain pour nous, et pour le prochain post pour vous...

Là, on se boit un bon café, devant la cheminée du restau du camping, après un décrassage à la suèdoise : l’eau est bouillante, mais les douches sont dehors et dehors, il gele!
Vivifiant, quoi !








1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour les routards, ça fait plaisir de vous lire régulièrement ; que de richesses dans vos posts, finalement il suffit d'un GG, d'un peu de temps et bcp de courage (surtout pour l'manu) pour visiter le monde... merci encore et pis pas de soucis, comme on dit ici, on vous attend au virage pour feter votre retour !!!
on vous souhaite un joyeux noël et rdv dans la place en 2008... Tshuss

LgregoN