Adios India, salaam Pakistan !

Delhi n’a pas été qu’un plaisir… On a posé Gégé dans le quartier des ambassades, vers un parc où les indiens viennent faire leur jogging et qui a des douches et toilettes nickels. On y a d’ailleurs rencontré un couple d’espagnols bien sympathiques dans un van flambant neuf, et qui étaient eux aussi sur la route du retour. Une bonne après midi shopping jusqu’au soir et une nuit sous la couette avant la matinée visas. On a bien fait de faire étendre le visa pakistanais , car l’ambassade de France refuse de donner la lettre de recomendation nécessaire pour avoir le visa ! C’est un niet catégorique et alors on aurait fait quoi ????!
Visa iranien en poche, on a emmené Gégé le lendemain matin pour la grande révision dans le garage utilisé par l’ambassade de France.

Changement des filtres, vérifiation des freins (il a fallu changer les tambours), et ça, ça nous déjà pris quasi une journée complète. Il fallait régler un problème de ralenti qui ne tenait pas et remettre en circuit le chauffage. Ils se lancent dans le démontage, nettoyage, réglage du carburateur…
A la nuit, le ralenti est réglé, mais Gégé n’a plus d’accélération ! C’est limite si on arrive à doubler les rickshaws en rentrant au camping !! On boit quelques rhums avec le responsable du garage et James, un indien chrétien très sympa et qui parle anglais, chauffeur de l’ambassade du Congo. Il a tenu compagnie à Manu pendant l’attente. Le lendemain, la deuxième journée passe…
Les vaches indiennes se couchent comme des chiens, et les chiens comme des chats!
Et encore une pause chai...

Manu commence à regretter de leur en avoir parlé et fait le lion en cage… On boit des chaï, on fait des parties de barricade, on discute avec James qui lui aussi est toujours là…

Le soir, essai : Gégé n’arrive même plus a sortir du parking du garage ! Bon, on y retourne encore le lendemain et c’est reparti pour démontage, essais… Manu est désespéré…

Mais comme toujours, ça s’arrange, et le troisième soir, ils se rendent compte que dans le tuyau d’arrivée d’air, un bout de plastique était coincé en travers, étouffant Gé à la moindre accélération… Deux jours d’attente pour pas grand chose !
Bref, le lendemain, on se fait une grasse mat, puis encore du shopping dans le bazar de Delhi...

Un thali! depuis le temps que je vous en parle... et maintenant, on arrive a tout manger sans couverts!

le 1er décembre à 5h30 du matin, on décolle avec un Gégé tout fringuant , espérant arriver à la frontière pour voir la cérémonie de cloture. Mais 100 bornes plus loin, plus de freins. Plus une goutte de liquide de frein et les roues arrières en sont inondées… Et nous revoilà à passer 5 heures dans un garage !

Manu n'en fini pas de pester contre les reparations a l'indienne qui durent 2 jours! Mais bon, Gégé freine à nouveau, c’est le plus important. Et si le chauffage marche un peu trop bien (euh, on n’a plus que de l’air chaud, en fait !), on se dit que vu ce qu’il y a devant, ce n’est pas le pire !
On se pause pour la nuit devant un petit restau où la vache dort emmitouflée dans une couverture !

Le lendemain matin, passage des frontières sans problème, et il était temps, car Manu faisait vraiment une overdose d’Inde et de conduite à l’indienne !!!

Nous manqueront quand meme la cuisine epicee, les sourires des femmes, leurs saris colores et le petit dodelinement de tete que les indiens font systematiquement pour appuyer leurs dires...

Quel plaisir de retrouver les sourires des pakistanais… et leur conduite « raisonnable » ! Manu va même jusqu’à affirmer que « là au moins, c’est carré » et qu’il ne se rappelait pas qu’ils conduisaient aussi bien !! : clignotants, rabat sur la voie de gauche, dépassements par la droite, utilisation des rétroviseurs, camions qui cèdent la priorité, les ânes sur le bas côté… Que du bonheur ! Manu se nettoyant les ongles en conduisant en est la preuve ! Et moi, presque je m’ennuie !
Le soir, on se cale vers une station service (accueillis avec le sourire), et on se boit dans Gégé une dernière tite mousse indienne passée en fraude avant de s’installer au restau d’à côté pour manger. On vient de commander quand Manu se fait inviter dans une petite salle à l’arrière du restau par des officiers des eaux et forêts qui lui offrent… du Whisky paki ! Il est fabriqué à partir de canne à sucre, et bien sûr, interdit… Bon, je mange donc toute seule (du boeuf!, ca faisait longtemps!!!), puis les rejoins.

La discussion, joyeuse, va bon train, j’apporte du rhum indien, passé là aussi en fraude… quand soudain la porte s’ouvre et rentrent trois flics, pas commodes, qui reniflent le pot de whisky, prennent d’un air dégoutés la bouteille de rhum et… embarquent tout le monde… sauf nous ! La fête est finie… Bon, Manu mange et on va piteusement se mettre au lit en se demandant si on n’a pas mis nos amis dans des problèmes… mais une heure plus tard, on les entendra revenir, un peu dessaoulés sans doute, mais en entier !

Nouvelle journée de route avec un depart a l'aube... les couleurs sont superbes et je me regale!


On ne se rappelait pas que l’ambiance était aussi « magreb »…

Ils sont pas beaux les pakis?
Dans une belle brume matinale, on signale au train qu'il peut passer!et si c'est drapeau rouge...?
pause dej : les lits derriere, ce sont a la fois les sieges ( assis en tailleur quoi) et la table... toute une technique pour ne pas renverser les plats en sauce!

c'est l'epoque de la recolte du coton (et de la canne a sucre)
ah les traversees de villes pakistanaises... mais meme la, Manu trouve que tout va bien!

le sechage des galettes de bouses au soleil du soir... (un excellent combustible lent)

celle la, j'en suis assez fiere! et depuis Gege, en plus...

Au coucher du soleil, on est pris en charge par une escorte…

On leur explique que on veut juste se poser dans la prochaine station avec restau avant d’aller demain à Quetta. OK, on les suit. Mais la station n’est pas sûre, disent-ils une fois arrivés là-bas, il faut aller 20 km plus loin. Bon, on y va. On change d’escorte 3 fois, on passe deux villes, ils ne s’arrêtent pas... Il fait nuit noire bien sûr et Manu en a plein les pattes ! A la quatrième escorte, on stoppe pour des explications, et on fait bien : ils nous emmenaient à Quetta !!! presque 300 km…
On s’explique, et ils nous emmènent dans le jardin d’une guesthouse officielle, au calme, et nous payent même le restau ! Vous imaginez ça en France ??
Le lendemain, on passe dans le désert, les montagnes a nouveau...

et on atteint Quetta sans problèmes aucuns, retrouvant le petit hôtel où on avait dormis à l’aller, et dont le patron se rappelle bien de nous, ce qui fait très plaisir, trois mois après !

On va se poser un peu, se laver (euh, ça commençait à être nécessaire !), laver Gégé, le linge, acheter encore deux trois bricoles, et on repartira pour deux long jours de route désertique et quelques thés avec les policiers, avant d’arriver en Iran.

On se rapproche, quoi !