lundi 15 octobre 2007

Et samedi 6 octobre, nous voilà en Inde !!!

Bon, à première vue, c’est pareil qu’au Pakistan, sauf que les hommes ont des turbans orange ou rose fushia sur la tête, et qu’il y a des femmes ! Sinon, comme d’hab on s’est perdus dans la ville, Amritsar, en essayant de rejoindre le Temple d’or des Sikhs où on aurait pu passer la nuit gratos… et que la rue était fermée… et que on ne savait plus du tout où on était ! Grosse montée de stress pour Manu au milieu des rickshaw (à pédales ceux-là) et des charrettes, et des piètons, en nombre bien plus important qu’au Pakistan finalement !

mais bon, on est enfin arrivés à destination, à l’abri de la foule, dans une guesthouse magnifique, avec piscine (si, si !) et on sirote une bière après être enfin propre (du moins Manu !) et enfin en tee-shirt manche courte et pantacourt (du moins Manu !). Au programme ce soir : le Temple d’Or, mais en rickshaw, et ses 10.000 repas gratuits servis chaque jour ! ça promet… Immersion, quoi !
Le temple d’or est une merveille de lumière dorée au milieu d’un bassin sacré où nagent des carpes énormes et où viennent se purifier les Sikhs de tout le pays. Il y a des petits autels aux quatre coins, des vitrines derrière lesquelles des sages lisent le livre sacré, et des chanteurs invisibles qui prient en musique depuis plus de 400 ans !
Dans le saint des saints, c’est quasi en transe que les fidèles embrassent la pierre et déposent les offrandes : nourriture sacrée et monnaie trébuchante…
Le repas offert aux fidèles, donc nous aussi pour l’occasion, c’est quelque chose ! on suit la foule, et hop, on se retrouve avec une cuillère, puis un plateau vide avec des petits compartiments, puis un bol… des marches, et on se retrouve dans une immense salle et on s’assied en tailleur sur une des longues bandes de tissu posées sur le sol, la salle se remplit à toute vitesse… On ouvre les mains, pouf, on nous y dépose un chapati. Plaf, on nous déverse à la main une poignée de riz direct du seau. Splatch, on nous balance une louche de dhal (les lentilles). Re splach, une louche de riz sucré gluant. Faut pas que ça traine, hein, y’a du monde sur la corde à linge !!! C’est bon, et dès qu’un bout de plateau est vide, re-splatch !!! Même qu’on se retrouve avec des lentilles dans le dessert, mais bon… pas trop sur les pieds, c’est déjà ça ! Et sitôt fini, faut dégager la place : ils balancent de l’eau par terre, un coup de raclette et c’est prêt pour la prochaine fournée : et ça sur trois niveau, plus de trois cent personnes par salle, et en sortant, récupération des cuillères, puis plateau, puis… et lavage en série par les fidèles bénévoles… une vraie usine ! Dernier tour de bassin, et retour à la guesthouse en rickshaw.
Le lendemain, dimanche, préparation intense de la suite du voyage : guides, cartes, choix difficiles… piscine, bières… et le parcours est quasi fixé. Deux trois courses, repas du soir, discussions avec les autres voyageurs et demain, on part !
Bonne nuit fraîche, on récupère le linge tout propre et repassé (luxe…) et nous voilà sur les routes de l’Inde, en direction des sources du Gange et des parcs nationaux avec au bout… une balade en éléphant dans la forêt !
La route en elle même est plutôt bonne, mais la circulation intense… pas le temps de prendre des photos, c’est de la concentration de tous les instants pour éviter les rickshaws, les nombreuses charrettes a buffles qui marchent au pas…, et doubler les innombrables camions… Je reprends du service et Manu n’est pas au sommet de sa forme avec un gros rhume et des éternuements intempestifs !! La nuit arrive et on n’est pas à destination… Rase campagne… Pas trop de choix ! La première station service nous refuse catégoriquement, en Indi… La deuxième, ouf, nous propose un bout de parking au raz de la route… Bon, au moins, il y a du monde toute la nuit, de l’eau et des toilettes ! Dîner des restes du plentureux repas de la veille, une tite bière souvenir du Pakistan, un Efferalgan pour Manu, et au lit !

Le lendemain, mardi 8, il nous reste 150 km à faire, autant dire 4 heures environ… Arrivés sans encombre à Haridware , on tente de se rendre directement au parc national, qui n’est ien sûr absolument pas indiqué… Après moult détours, on se retrouve devant une barrière : le parc est fermé… Bon, il va falloir se rendre en ville, car d’après les guides, une agence de voyage peut nous arranger le coup… Je vous passe la circulation pour y arriver… et apprendre que ben non, ce n’est vraiment pas possible, pas praticable à cause des pluies… Pas de chance décidément avec les parcs nationaux !!! Bon, reste donc à trouver un coin pour se poser, car il y a plein de choses à voir dans le coin : Haridwar et Rishikesh, un peu plus haut, sont des villes saintes sur le Gange, le passage obligatoire des pèlerins à destination des sources du Gange… Il y a du monde, donc, plein d’hôtels, Ashrams, temples… mais peu de place ! On trouvera finalement un lieu parfait à 4 km de Rishikesh, le Tripti, où le propriétaire est vraiment adorable et a un petit jardin pile poil pour le gros Gégé !
On se débarbouille, et on part en balade… C’est un concentré de l’Inde mystique : partout on peut trouver des massages ayurvédiques, cours de yoga, ashrams ; on croise des sadhus pieds nus, des vaches en pagaille, des occidentaux plus ou moins allumés, des statues de Vishnou, Bramha, Ganesh, des cérémonies de prière, des colliers de fleurs et autres offrandes…
On arrive vers le coucher du soleil au saint des saints de Rishikesh : Har-Ki-Pairi, autrement dit les Ghâts, le bord du Gange sacré…
Tous les soirs, des fidèles viennent, parfois de loin, pour se purifier dans le Gange, offrir au fleuve des colliers de fleurs oranges, et des bouquets dans des feuilles de bananiers avec encens et bougie, qui dérivent au fil du courant…
C’est à la fois familial et recueilli. Je me fends d'un bain de pieds purificateur et d'un petit bouquet...
Et les hauts parleurs diffusent des chants et de la musique, jusqu’à la nuit, où la cérémonie du feu commence. C’est magique et intense, avec les encensoirs enflammés qui se balancent au son des cloches, des cymbales et des Hare Krishna…
Bien contents de retrouver le calme du jardin après tout ça !
Mercredi 9, retour en bus vers Haridwar.
Après une balade le long des ghats, les marches vers le Gange,
on parcoure le dédale des marchands de tout et rien, et surtout de noix de coco empaquetés dans des filets rouge et or (encore des offrandes !!!) et on grimpe par un télécabine multicolore au Mansa Devi Temple qui domine la ville et le Gange.
Du monde, des marchands du temple encore et partout : les noix de cocos et les fleurs sont balancées sans ménagement par des gardiens pressés au pied de la statue vénérée, les billets s’amoncellent,
on nous colle un doigt de truc orange sur le front et hop, faut payer une obole au temple (on évitera donc les doigts rouges, blancs et jaune, faut pas pousser !). Manu se décide quand même pour l’accrochage d’un fil rouge autour d’un arbre (10 Roupies…) en espérant que ça nous aidera à bien finir le voyage !
Milles babioles plus tard et avec une nouvelle déco pour Gé (une mini noix de coco à pompons et clochettes !!!), retour en bus (bien plein, le bus !) à notre havre de paix…Délicieux repas végétarien (pas de viande et pas d’alcool dans les villes saintes…) et dodo !Prochaine étape : Agra.
Jeudi, départ de bonne heure, et en suivant les panneaux Delhi, on se retrouve… sur les petites routes de campagne et non sur l’autoroute… Bon, résultat, après 9 heures de route pas large, chaotique et full of trucks, bus, buffles et tout le toutim… il va faire nuit et il nous reste encore 100 bornes à faire… Donc, re-station essence, de luxe celle-là, moderne et tout. Et c’est bercés par la musique indienne du restauroute, pas trop forte et plutôt sympa, qu’on dort comme des bébés !Si tout va bien, on sera le lendemain midi à Agra. Mais ça commence mal ! A peine insérés dans la file de camions ininterrompue, on s’arrête… rien ne bouge, coincés… et ça dure… puis on redémarre, et on ne saura jamais pourquoi, en pleine campagne, on s’est retrouvés dans un bouchon pendant presque une heure !
Et à l’arrivée vers Agra, rebelotte ! Coincés, pétrifiés au milieu d’un bordel épouvantable, dans un concert de klaxon pire que jamais : buffles, rickshaws, vélos, voitures, ânes, pris en entonnoir… ça se calme au bout d’un moment et pour cause : moteurs éteints, il n’y a plus qu’à attendre. 50m et une heure plus tard, on comprendra : c’est le passage du pont d’Agra, une longue et étroite passerelle au dessus du fleuve, à double sens et surpeuplée… indescriptible ! Le passage de Gégé le long des chars à bœufs est millimètré !!!Re bordel à la fin du pont, of course… Mais on nous dirige sans qu'on ait a le demander à travers les ruelles vers LA destination des foreigners : le Taj Mahal !
On se trouve finalement un hôtel ambiance fin de siècle, un peu décati, mais avec un grand parc, et de belles salles de bain à la douche fraîche… On revit !
On loue un rickshaw pour le reste de la journée et c’est parti pour le circuit touristique !
Le fort moghol d’Agra est immense, rouge, imposant et délicat à la fois. Arcades, pierre sculptée, plafonds peints…Un vrai dédale de cours, de couloirs, d’escaliers et de jardins.
Il s’y est rajouté au cours des siècles de vrais petits palais de marbre blanc sur les toits, et la vue sur le Taj Mahal est magnifique.
A déconseiller aux sujets au vertige quand même, car les balustrades font 30cm de haut, quand il y en a !Puis repassage par le fameux pont, mais en rickshaw cette fois... pour la visite du « baby Taj », un petit bijou de dentelle de marbre, précurseur et modèle du futur Taj Mahal, dans des jardins tranquilles au soleil couchant…




Le tombeau est tout orné d’incrustations de pierres formant un véritable herbier. Beau, beau, beau…
Pour ce qui est du Taj lui-même, on se contentera de sa vue depuis la rive du fleuve (fermé le vendredi… et cher, très cher… et trop touristique à notre goût… et pas aussi délicat, selon les locaux, que son petit frère !)



petite pose photo...

il faut bien savoir que quand une gamine ou un gamin propose que vous le preniez en photo, c'est pour du chocolat, des roupies, un stylo, du shampoing... bref, pas gratos, quoi!!! ca nous change un peu des sourires adorablement desinteresses du Pakistan...

Autre pays, autres moeurs : en accord avec le chauffeur du rickshaw, on se tape ensuite 3 magasins à touristes, remplis de pierres précieuses, de brocards, de marbres sculptés… Hors de prix pour la plupart, mais on y reste ¼ d’heure dans chaque, histoire que le chauffeur se fasse sa commission (et oui, c’est business business à Agra !).
Petit restau veg, bière « plus de 5° mais moins de 8° », et retour dans notre palace vieillissant pour une nuit bien méritée.

Et.... on a bien avance depuis, mais suite au prochain episode, car bien du retard vu les connections internet difficiles parfois... et pas toujours 3 heures a consacrer au blog!!!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tjr aussi envoutant et intense ce voyage. que de splendeurs découvrons nous grace à votre merveilleux blog du coup presque des regrets car je ne sais pas si nous connaitons un jour ces merveilles. Consolatione quand m^me , nous en découvrirons d'autres. A part le petit rhume de manu, vous semblez en pleine forme, la bière et le nutela y sont surement pour beaucoup... et de toute façon découvrir de telles splendeurs ça garde en forme. moi je suis plutôt du genre optimiste, je suis sûr que gégé tiendra le coup à bientôt pour de nouvelles aventures et merci de nous les faire vivre
bises à vous 2
anne et jean-paul

Anonyme a dit…

Splendide immersion dans l'Inde et ses trésors ! Architecture et paysages magnifiques et ambiance haute en couleurs... magique ! C'est tel qu'on l'imagine : grouillant et zen à la fois. La culture à l'air complexe et riche : symboles, traditions, croyances... Patoche va nous décrypter tout ça !
Super hâte de voir la suite...
Gros bisous.